Cette délégation était composée de représentant·es des principaux types d’acteurs qui composent la FWPS (opérateurs, Centres Locaux de Promotion de la Santé – CLPS, Centres d’Expertise en Promotion de la Santé – CEPS).
Nous avons profité de cette rencontre pour développer et mettre en avant des points essentiels pour nos membres, notamment :
Évaluer la programmation dans de bonnes conditions et pour les bons objectifs
Selon le décret wallon de promotion de la santé, le Plan doit faire l’objet d’une évaluation organisée par le Comité de pilotage (CoPIL) en vue de rendre compte de sa mise en oeuvre devant le Parlement wallon.
Plusieurs membres du CoPIL ont mis en évidence l’importance de mandater un organisme tiers pour effectuer cette évaluation de manière indépendante et efficace. Toutefois, aucune enveloppe n’est prévue, à l’heure actuelle, pour financer celle-ci.
Il est également essentiel de déterminer ce qui doit être évalué et d’établir des limites à cette évaluation. Quel(s) est(sont) le(s)objectif(s) de cette évaluation? Quelle utilisation sera faite des résultats ?
Selon nous, le rapport d’évaluation doit permettre de/d’ :
- formuler des recommandations au Gouvernement wallon
- organiser l’élaboration du prochain Plan wallon de promotion de la santé en 2026
Idéalement, ce rapport doit être présenté au Parlement wallon en juin 2025, ce qui laisse peu de temps. Néanmoins, il ne faut pas perdre de vue l’importance de disposer d’un rapport d’évaluation utile et de qualité.
Assurer un financement complémentaire pour des projets concertés avec le terrain
Les 40 millions supplémentaires libérés pour le budget wallon de la promotion de la santé et la prévention devraient permettre d’aller au-delà du renforcement des actions existantes.
L’identification des priorités est un processus qui peut prendre du temps et doit tenir compte d’une série de données scientifiques mais également de l’expertise venant du terrain (bottom-up).
La FWPS a réitéré son souhait d’être une interlocutrice référente pour le secteur dans un esprit de co-construction avec l’administration et le politique.
Renforcer et pérenniser les acteurs agréés actuels
En effet, il existe des acteurs agréés financés en promotion de la santé pour moins d’1 ETP.
Si l’on considère que la charge administrative (plan d’action, rapport d’activité, récolte des indicateurs, rapport financier, gestion du personnel, obligations légales, comptabilité, etc.) représente environ un tiers du temps de travail, il reste peu de temps pour les actions de terrain, ce qui n’a pas de sens puisque l’argent investi est censé bénéficier aux publics concernés, avant tout.
En outre, on connaît l’impact délétère sur la santé mentale et sociale du travail en solo : peu/pas de possibilités de prendre du recul grâce aux échanges avec une tierce personne, ou encore, une pression individuelle à éviter tout forme d’absentéisme, entre autres.
Enfin, aucun acteur historique agréé n’a obtenu le cadre de personnel sollicité lors de l’appel à agréments en 2022. Or ces acteurs étaient sous-financés depuis plus de dix ans et souhaitaient enfin pouvoir étendre leur capacité à répondre à l’ensemble des demandes qui leur parvenaient.
La FWPS a estimé que ce renforcement nécessitait minimum 10 millions d’euros (estimation effectuée en collaboration avec nos membres et transmise au cabinet).
Un futur Plan wallon de promotion de la santé et de prévention plus transversal
Lors du travail sur la programmation, nous avions plaidé pour qu’il existe également des portes d’entrée transversales (en se basant notamment sur les 12 objectifs stratégiques transversaux du WAPPS). Proposition qui n’avait pas été retenue.
Or, la promotion de la santé se veut avant tout transversale dans l’action sur les déterminants de la santé.
Pour les acteurs qui fonctionnent par milieu de vie, par exemple, ou qui abordent de multiples thématiques au moyen d’une ou plusieurs stratégie(s), il a dès lors été particulièrement compliqué de rédiger les Programmes d’Actions Coordonnées (PAC) et les Rapports d’Activités Harmonisés et Simplifiés (RASH) puisque ces outils administratifs impliquent de s’inscrire spécifiquement dans un ou plusieurs axe(s) thématique(s).
La manière de rendre compte de leurs actions ne correspond pas à l’organisation de travail concrète des acteurs de sorte qu’il y a une perte de compréhension et de sens dans le cadre du reporting.
Nous remercions le cabinet du Ministre Yves Coppieters pour cette agréable et intéressante rencontre.
Nous espérons et souhaitons poursuivre ces échanges en tripartite (Cabinet-AVIQ-FWPS) de manière régulière afin d’avancer sur les dossiers en cours et à venir et de travailler sur base des réalités des différentes parties autour de la table.