Projet à la Une – «Ensemble, bien vivre avec l’épidémie de Covid»

INTERVIEW – AVRIL 2022

 

Fin avril, dans le cadre des Stratégies concertées Covid, nous avons assisté à un atelier organisé par l’asbl De Bouche à Oreille au CPAS de Soumagne. L’occasion pour Sylvie Parmentier, animatrice et coordinatrice du projet, de nous présenter le travail qu’elle mène avec sa collègue Anne Gomez Marine.

 

 

Quel rôle joue l’asbl De Bouche à Oreille dans cette sortie de confinement ?


Sylvie Parmentier : « Les grandes missions de notre association consistent en une réflexion sur un environnement et une alimentation de qualité, accessibles à tous. De Bouche à Oreille se compose de plusieurs structures, dont Li Craminion qui a un volet d’éducation permanente et de promotion de la santé. C’est dans ce cadre que nous avons rentré un projet pour les Stratégies concertées.


A Soumagne, nous travaillons depuis presque dix ans avec le service d’insertion sociale du CPAS, dans le but de remobiliser les gens et de retisser du lien social. L’idée de ce projet était de retrouver les groupes que l’on accompagne habituellement, afin de répondre à leurs interrogations : expliquer ce que sont la Covid, un virus, les vaccins, comment se protéger et, surtout, comment revenir dans du collectif. Car ces groupes avaient des difficultés à revenir ensemble. »

 

Sur quels aspects avez-vous travaillé lors de ces ateliers ?


Sylvie Parmentier : « L’animation d’aujourd’hui vient clôturer un premier cycle d’ateliers. Nous avons commencé par recueillir les ressentis et les vécus des gens pendant ces périodes de confinement et de contraintes sanitaires. On a pu s’apercevoir à quel point il était difficile de revenir en groupe car les participants avaient beaucoup de colère et d’inquiétudes. En déconstruisant, on s’est aperçues de toutes les craintes que laissait la Covid. D’où la nécessité de travailler sur la littératie en santé. Le mot ‘variant’, par exemple, faisait peur ou n’était pas connu… Recevoir des informations vulgarisées a vraiment apaisé les gens.


Il a fallu travailler les compétences psychosociales aussi, comme le fait d’accepter les décisions prises par les autres, de pouvoir recommuniquer ensemble, etc.


Enfin, l’activité a également fait office de lieu de catharsis. Certains n’avaient pas encore eu l’occasion d’échanger sur des situations difficiles qu’ils avaient vécues, comme la perte d’un proche, l’impossibilité de rendre visite à des amis malades en maison de repos… Tout cela a pu se poser. Il y avait beaucoup d’émotions, mais le fait d’être en confiance et de pouvoir en parler a resserré les liens du groupe. »

 

Était-ce difficile de remobiliser les gens après cette période de confinement ?


Sylvie Parmentier : « Pendant une longue période, il n’y avait plus de collectif, plus de dates prévues… Maintenant qu’il faut revenir dans les activités, certains ont beaucoup de mal à retrouver un rythme, accepter des horaires précis, une régularité. C’est maintenant qu’on voit tout le travail d’insertion que l’on va devoir recommencer. L’éducatrice du CPAS en charge de la gestion du groupe a dû faire un travail de remotivation, de remobilisation.

 

Il a aussi fallu les convaincre de participer à nos atelier. On allait encore parler de Covid alors qu’on avait la sensation d’en sortir. Ils sont venus parce qu’ils avaient envie de retrouver le groupe, envie de retrouver les activités. Ensuite, ils se sont aperçus de la sérénité que leur apportait l’accès à une information compréhensible. Si certains sont partis en cours de route, la plupart des participants ont suivi les trois ateliers avec beaucoup d’implication et de participation. »

 

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